Monday, November 24, 2014

Splendeur nationale et pourriture internationale


Je ne suis pas québecoise mais une acadienne du Nouveau-Brunswick mais j'ai partagé  les idéaux anti-capitalistes et gauchistes des indépendantistes québecois depuis que je suis assez vieille pour comprendre la politique. Cependant, je ne suis pas d'accord avec leur vision de tout ce qui est fédéral comme sale, corrompu, exploiteur. C'est le pouvoir de l'être humains sur l'âtre humain qui est comme ça. Le politicien et l'homme d'affaires croche pourraient aussi bien être un démocrate, un républicain et un lobbyiste dans une loge cossue d'un stade de baseball à Houston, un MP britannique et un avocat croches au stade de Wembley, ou un politicien UMP, ou PS en France.

Ce qui a de pourri avec le Canada, ce n'est pas le Canada mais le capitalisme mégalomane, sans coeur, éviscéré et en déclin qui dégoutte les masses et les poussent dans les jupes de partis plus radicaux, voire effrayants mais qui savent harnasser leurs frustrations comme le Front National ou le Tea Party, ou de n'importe quelle théorie du complot à moitié pensée sur Youtube. Un beau déclin, et un futur incertain...

Et la splendeur? Oh, c'est pas parce que la politique est pourrie que la splendeur n'est pas la! Et elle va survivre aux siècles. Louis XVI a été guillotiné, mais on a pas oublié le Louvre pour autant. Pour le Canada, à part la splendeur naturelle, les joueurs de hockey qui écoutent cordés sur les lignes bleues l'hymne national ont toute la prestance de chevaliers du Moyen-Âge avec leurs armures d'épaulettes, le logo de l'équipe sur la poitrine, casque en main et bâton dans l'autre, comme une espèce de lance ou d'épée qui ne servirait pas a tuer mais à gagner. Alors qu'un chevalier en armure peut a peine bouger avec ses bottes sur le sol, un joueur de hockey a sous ses pieds des lames d'acier coupantes lui servant à filer à toute allure sur de la belle glace blanche bien nordique.

Cent ans après la dissolution de l'empire des Habsbourg on organise encore des bals et des valses à Vienne, si demain matin le Canada se démantelait comme l'empire Austro-Hongrois, alors dans cent ans on organiserait encore des matchs de hockey à Montréal et Toronto. Le splendide national survit à la pourriture des puissants qui ne font que passer.