Monday, December 15, 2014

Revolution? No. Time.


So what is that force, the one that toppled the king of France, in 1789? It's the same one that toppled the kaisers, the tsars and the Habsburgs just a century ago. It's the same force that took away the smothering power of the catholic church over french-canadian society, that toppled segregation in the 1960s and saw students and activists take to the streets all over the World in that decade.

It's the same force that powers the wave of cyberactivism we see today.

Revolution? No. Time. But every time the clock goes tick-tock, it's a small revolution already.

So don't be like one of those reactionary people who said "not under my watch!" like Nixon in the 1970s, or Duplessis, or mayor Jones, or de Gaulle in 1968. Scream "Yes! Yes! Yes! In my time!"

Time asks for nobody's permission and yet, all that we have now, we owe it to time. We have it because the past changed.

Un rigodon en BD.

Demandez-moi pas comment j'ai pu faire pour mêler des tounes des Rolling Stones et de la bottine Souriante, je l'ai tout simplement fait!



Le Démon sort de l'Enfer

Pour faire le tour du monde!
Envoyé par Lucifer 

Pour rapailler son monde!



Y dit toi mon gros routier
Tes histoires sont mal famées
Avec toutes tes aventures
Embarques dans ma voiture



Toi pis ton ordinateur
Tu voles tous les droits d'auteur
Avec toutes tes gravures
Embarques dans ma voiture!


Y dit toi mon journaliste
Avec ton sensationnalisme
Et puis toutes tes censures
Embarques dans ma voiture!


Y dit toi mon avocat
Tu me cherches des tracas
Avec toutes tes procédures
Embarques dans ma voiture!


Y dit toi mon policier
T'est pas tanné de nous gazer
Avec ta maudite clôture 
Embarques dans ma voiture!



Y dit toi mon politicien
Tes promesses ne valent rien
Avec toutes tes coupures
Embarques dans ma voiture!




Eh oui, si une mystérieuse force pourrait tous les emmener! Pourtant, une force a amené les puissants du siècle passé; les rois de France ont eu leur révolution. Il y'a cent ans cette année, la Première Guerre mondiale a emmené le Tsar et son Anastasia, le Kaiser et les Habsbourg de Sissi. Plus près de nous, ce rigodon nous rappelle aussi le pouvoir passé des curés sur le Québec et l'Acadie. Tout ça est parti! Une force a amené les dirigeants du passé, amènera inévitablement les dirigeants et les puissants du présent et emènera aussi ceux du futur. La Révolution? Mais chaque fois que les aiguilles font tic-tac, c'est une révolution!

Y dit toi mon Sénateur 
Tu t'fous bien de électeurs
Et du haut de ta stature
Embarques dans ma voiture!




Monday, December 8, 2014

Why do I make cartoons against war?



Let me take you back 25 years. Between 1989 and 1991, I was 4-5 years old and between the fall of the Soviet Union, the Oka Crisis and the Gulf War, they kept interrupting my cartoons on Radio-Canada for annoying newsflashes! Grown ups talking, in the afternoon! They speak of a white house somewhere and spit out words I can't understand yet like "missile", "pentagon", "tank", "radar", "Saddam Hussein", "Persian Gulf".

The grown ups are fighting in a golf place somehow? I thought golf courses were green, not desert!

There's one thing I understood, though: my mom was afraid. When I asked her what all of this was about on TV, she said that this was war, that my teenage brothers could even be called to fight "far-far away, in big fighter planes". Years down the road, after reading many books and watching many documentaries, I understand that for someone of my mother's generation, War, LA guerre, is the terrible World War 2 that my grandparents lived. It's those apocalyptic images of nuclear anihilation that went on tv when my mom was a child in the 1950s. It's Algeria. It's Vietnam!

But I couldn't understand that quite yet. I didn't even know how many zeros there are in a thousand. I did know that it means "many manys". It's only been a few weeks since my older sister explained to me, while we were watching a movie, that when someone is dead, they can't bring him to the hospital to be cured.

When someone is dead, it's over. It's done. No more.

And on tv, Bernard Derome mentions "many thousand dead"...Many times "many-manys" people. Done.

Years down the road, after Bush junior desperately tried to make the World believe that Saddam had weapons of mass destruction and failed but...invaded anyway, we have this glorious mess we call ISIL in the same area. On the internet, some say it was created by the US, the UN, Israel, (unless it's aliens, again). Those people will argue until the cows come home, all thinking they're smarter than the other side but I think that no matter who attacked who, when you get something as simple as what I understood when I was five, you get everything there is to understand about war.

Think for one second, my brothers conscripted! In the 1960s, people wrote songs against that.




















Pourquoi je fais des bédés qui dénoncent la querre?


Laissez-moi vous ramener 25 ans en arrière. Entre 1989 et 1992, j'avait 4-5 ans et entre la chute de l'Union Soviétique, la crise d'Oka et la guerre du Golfe, on arrêtait pas d'interrompre mes "comiques" à Radio-Canada pour des bulletins de nouvelles en pleine fin d'après-midi! C'est juste des grands qui parlent et qui disent des mots que je comprends pas encore: "missile", "Pentagone", "Saddam Hussein", "avion furtif", "pétrole", "Golfe Persique"

Comme ça la guerre, ça se passe dans un terrain de golf?

Il y'a une chose que je comprenait: maman avait peur. Je le savait, quand je lui demandait c'était quoi tout ce cirque a la télé elle me raconte que c'est la guerre et qu'elle a peur que mes grands frères soient envoyés "loin-loin dans des avions pour faire la guerre". C'est seulement avec bien des livres lus, bien des documentaires regardés et quelques cours d'histoires que j'ai compris que LA guerre, dans la bouche de ma mère, ça veut dire le souvenir de la deuxième guerre mondiale que mes grands parents avaient vécu. C'est le souvenir de la guerre froide pour cette dame née en 52 et qui avait vu la télé des années 1960 lui parler de Kennedys, de Krouctchevs et de menace d'annihilation nucléaire.

Pour l'instant, je ne comprenait pas tout ça. Je ne savait même pas encore combien il y'avait de zéros dans le chiffre mille, seulement que ça veut dire "beaucoup-beaucoup". Ça fait a peine quelques semaines ou quelques mois qu'on m'a expliqué en regardant un film que quand quelqu'un est mort, on peut pas l'emmener à l’hôpital pour le guérir. Quand on est mort, il n'y a plus rien à faire.

Quand on est mort, c'est la fin.

Et à la télé, Bernard Derome nous parle de "plus de mille morts"...plus que beaucoup-beaucoup de gens pour qui c'est la fin.

Beaucoup-beaucoup de gens qui ne revivront jamais.

Des années plus tard, quand on a reparlé d'aller faire la guerre à l'Iraq (et que Bush ne réussissait pas vraiment a convaincre grand monde en dehors de la Bible Belt, ça nous a donné le beau merdier actuel avec l'État Islamique), le vernis de propagande entourant la première guerre du Golfe a commencé a s'effriter. Une guerre présuppose que les ennemis sont au moins de forces comparables, que l'issue est incertain, Quand la seule hyperpuissance du monde attaque un pays du Tiers-Monde. Il agit tout simplement en brute.

Quand on a dénoncé, des années plus tard, les images à CNN qui montraient la guerre comme un immense jeu vidéo, je ne me rappelait pas de ces images. Pour moi, la guerre du Golfe, ça a toujours été "plus que beaucoup-beaucoup de morts".

Bof, ça mérite une p'tite toune, vous croyez pas?



Monday, December 1, 2014

Si seulement ça avait été aussi simple que d'élire un président noir...


En tant que canadienne blanche, j'admet volontiers que je connais peu de choses sur le sort de américains noirs mais y'a des conneries autour de l'affaire Ferguson qui sont tellement énormes, je ne peut pas faire autrement que de les voir de Moncton!

Prenez par exemple le second amendement. Dans les mains de blancs approuvés par la NRA, ça veut dire le droit inaliénable de se promener dans un Wal-Mart avec sa mitraillette mais le sort de Michael Brown a prouvé que si vous êtes noir, alors dans ce cas on peut vous tirer dessus et vous tuer en toute impunité juste parce qu'on pense que peut-être vous avez une arme, peut-être...

J'ai grandi dans une partie pauvre du Canada. Je ne crois pas que le niveau de vie que j'y ai connu soit comparable à la situation des noirs américains mais j'ai pu y voir que la répression policière y sappe l'autorité de l'État bien plus qu'elle ne la renforce. À trop être harcelé pour un joint, une contravention ou une vitre cassée alors que le jeune plus riche peut boire et même violer sans être inquiété, un jeune "a problème" comme on dit avec condescendance, peut se tourner vers des gangs de rue pour se protéger...de la police!

Ça amène aussi tout le problème de la militarisation des forces de police, comme on l'a vu lors des émeutes étudiantes de 2012 au Québec et celles de Rexton, il y'a un an. Dans un article de Cracked.com, j'ai lu lors des premières émeutes à Ferguson que les forces de polices reçoivent de plus en plus de matériel de l'armée. C'est inquiétant, quand on pense à la tristement célèbre expérience de Stanford (l'expérience dont parle Cerbère) qui a prouvé que pour se retrouver avec un bel Abu Ghraib, il suffit souvent d'avoir deux groupes de personnes tout à fait normales, d'en identifier une partie comme "dominants", avec les symboles d'autorité qui vont avec, et l'autre comme "dominés"...

L'effet Lucifer est dans chacun de nous, c'est ce qui se produit entre les quartiers défavorisés et ethniques et leurs forces de police, que ce soit dans les ghettos noirs américains, les réserves amérindiennes du Canada ou les banlieues françaises.

If only it had been as simple as electing a black guy!


As a white canadian woman, I know that what I can say about black people in the United States is pretty limited but there's some stuff  about Ferguson that's so absurd I can see it from my front porch in Moncton!

Take for example the second amendment. In the hands of NRA-approved white people, it means that no law should ever, EVER prohibit an american citizen from bringing a gun to the mall and yet the Michael Brown case made it clear: it is okay to shoot a black teenager if you think that he may be armed...maybe.

I don't think the poverty of american black ghettos compares to the poverty I grew up with in northern New-Brunswick but from my experience and from what people who lived those ghettoes told me, to have the cops on your back over a joint, a parking ticket or a box of cigars while the rich, promising kid can drink and drive or rape undermines the rule of law much more than it enforces it because young people can then turn to street gangs to protect them...from the police itself.

Also, this raises the issue of the increasing militarization of police forces. The infamous Sanford Prison Experiment (the one Cerberus and the cop talk about) proved that to see humans commit attrocities, you just have to take a few people and label them "guards", or "cops", or "soldiers" and let them alone for six days with another crowd of people labeled "inmates", or "civilians", or "teenagers"...